Un obus détruit plusieurs maisons de la rue de Battice à Aubel

Destruction des maisons situées rue de Battice la nuit du 14 au 15 mai 1940.

Notre concitoyen, Fernand Brée, qui avait quatre mois à l'époque, habitait une de ces maisons avec ses grands-parents, son père ayant rejoint l'armée. Voici ce que son grand-père lui a transmis : 

" La nuit du 14 au 15 mai 1940, j'étais au lit. Comme le font souvent les bébés, je me mets à pleurer au milieu de la nuit. Mon grand-père vient voir ce qui se passe et s'aperçoit que la chambre est illuminée d'une lueur rouge. Il regarde par la fenêtre et se rend compte que notre maison brûle, ainsi que d'autres maisons de la rue. Il me sort immédiatement du lit et avertit toute la maisonnée. Quand notre famille tente de s’échapper des flammes, les Allemands s’y opposent fermement. C'est grâce à l'intervention de Monsieur Hoebanx que les soldats nous autorisent finalement à sortir. Malheureusement, la porte est bloquée et impossible à ouvrir et, déjà, l'étage en feu s’effondre dans le corridor.  Finalement, c'est par le soupirail de la cave que nous avons pu nous extraire de la maison et sauver nos vies. 

La maison d'en face, en briques rouges, avait un trou parfaitement rond dans la façade, au niveau du premier étage. C'est la signature d’un obus et la preuve qu'il n'a pas explosé. Dans un reportage sur la guerre 40, on explique que lorsqu’un obus sort du fût du canon, il est brûlant. C'est ce qui provoque habituellement un incendie car, à cette époque, les tuiles reposaient sur de la paille. 

Cet obus aurait été tiré du fort de Barchon, qui en aurait reçu l’ordre, avec pour objectif le village d’Aubel. 

En visitant la ligne Maginot, un guide nous a expliqué que, quand un soldat savait que l'obus qu’il allait tirer avait pour cible son propre village, il modifiait le réglage pour ne pas qu'il explose. Sur Aubel, d'autres obus ont été tirés de la même manière. En perforant le mur de la poste, un obus s'est contenté de traverser la maison en terminant sa course dans le jardin de la pharmacie Detry sans faire plus de dégâts. 

Les maisons touchées par l'incendie furent le magasin de chaussures Magermans-Ernst (maison n°4), l'épicerie Halleux-Rigaux (n°6), notre maison (Brée n°8) (qui avait deux entrées, une pour le magasin et l'autre pour l'habitation) et la maison voisine, la boucherie Janssen au n°12." 

                                                                   Témoignage de M. Fernand Brée recueilli par Philippe Haccour.

Documents fournis par M. Fernand Brée.

Bien et PPPW
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Catégorisation
Aubel
20ème siècle » 1940 - 1949
Papier » Photos
Histoire, Histoire » 2ème Guerre mondiale 1940-1945, Histoire » Militaire
50.70364040645918 ; 5.858250260353088
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